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Spectacle "Ce qu'il en coûte" de la compagnie Les Attracteurs étranges


"C’est quoi être infirmière ? C’est prendre soin. C’est placer l’humain au centre de la vie. Communiquer. Rassurer les gens. Affronter ses propres peurs. Celles des familles. C’est essentiellement de la gestion humaine.  Ce sont des rapports entre deux personnes qui ne se connaissent pas mais qui vont partager des choses très privées. Des secrets. Ce sont aussi des questionnements éthiques. Avec ce métier on se confronte à la vie, à la mort. On essaie d’apporter du bonheur aux gens. Les maisons de retraite c’est assez sombre. Je me bats pour faire naître la vie dans ces lieux précisément de fin de vie. Ce que je fais c’est petit, ça ne se voit pas, mais je crois que ça compte."

Dernier volet de notre trilogie sur le travail « Est ce que ce monde est sérieux ? », Ce qu’il en coûte interroge la santé publique et plus particulièrement les conditions de travail des soignants auprès du 4ème âge. Une infirmière nous raconte son parcours depuis le H.A.D, hospitalisation à domicile, jusqu’à l’EHPAD en passant par l’hôpital. A travers anecdotes et ressentis personnels, elle interroge sa vocation, son lien aux patients, à l’aune de la réforme de notre système de santé, d’une course imposée à la rentabilité et au moindre coût. Elle vient nous expliquer pourquoi elle a perdu le sens de son métier en ne pouvant plus l’exercer dans de bonnes conditions.

« La crise sanitaire nous amène à regarder les soignants d’un autre œil, voire à les regarder tout court. Lors du premier confinement, nous les applaudissions chaque soir à 20h, ces premiers de cordée, voire de corvée. Nous érigions en héros ce personnel soignant qui, faute de moyens (manque de masques, de sur-blouses, de réanimateurs), risquaient leur vie pour sauver celles des autres. Impuissants, pourtant parfois, à soulager, à accompagner, à sauver des vies. Toutes les vies ne se valaient donc pas pendant cette pandémie ? Il fallait trier les patients, faute de lits. Les personnes âgées mourraient, seules, à l’hôpital ou à l’epadh, privées de la présence de leurs proches, défendues de visites, pour un dernier au revoir, interdites de funérailles.

Quelle est donc cette société déchue de sa dignité, de son humanité ? Puis à l’été 2021, ceux d’entre eux qui ne voulaient pas se faire vacciner furent stigmatisés, puis renvoyés. J’ai donc eu envie d’aller à la rencontre de ces êtres qui se sont retrouvés au cœur de la tempête, de recueillir leurs témoignages, d’interroger leur vocation, leur lien aux patients, leur rapport à la mort, à la vie. Ces « personnels soignants» sont aussi des femmes et des hommes. Des êtres humains qui portent des valeurs morales et éthiques, qui sont dévoués à leur mission, à leurs patients. A partir de ces témoignages, j’ai écrit un monologue. Le corps est omniprésent dans l’exercice du soin. Corps soigné, mais aussi travail physique des infirmier.e.s, des aides soignant.e.s. Corps fatigué, usé, suant, souffrant, corps tonique, rapide, virevoltant. C’est la raison pour laquelle, j’ai fait appel à une chorégraphe qui « dessinera » les mouvements de corps. Un musicien accompagnera en direct le texte. Soutien ou contrepoint à la parole. Il s’agira véritablement d’un duo texte/musique. »

Distribution Texte et mise en scène Marie Delmarès, interprétation Marie Delmarès et Jeff Manuel, musique Jeff Manuel, chorégraphie Sabine Samba, lumières Jacques Grizeaud.
Crédit photo JJ Abadie
La compagnie Les attracteurs étranges https://cielesattracteurse.wixsite.com/accueil

Tarif Normal 10€ Réduit (de 3 à 13 ans inclus + étudiant) 7€ 
Public Tout public dès 13 ans
Lieu Salle de spectacle