Paysages d’une marche en montagne sur une haute route de l’Orhy au Canigou
Les photos présentées ont été réalisées du 23 août au 28 septembre 2015, soit en 36 jours et sont intimement liées à une marche, une itinérance montagnarde.
Elles s’inscrivent dans une unité géographique (les Pyrénées) et un temps déterminé (celui des étapes) ponctuant le « fil » de ce qui devient une traversée.
Lumières rasantes des petits matins, plissements fuyants des mouvements de la terre, nuages boursoufflant sous les vents, chaos savamment ordonnés, courbes enlacées des pins à crochet, pierres-sculptures solitaires, tout participe dans cette marche à travers d’authentiques et sauvages espaces à l’insatiable quête d’une poésie naturelle et primitive.
Partir, vagabonder, aller d’une vallée à une autre, d’un col à un autre, d’un pic à un autre…
A l’arrivée un cheminement, un itinéraire qui s’est construit, fruit d’envies et d’expériences, confrontées à la réalité du terrain, au plaisir et à la liberté d’aller et venir au gré du temps, des brumes, du vent, de la pluie, du soleil, des paysages rencontrés, mélange improvisé et magique. Il n’existe pas « une » traversée mais « des » traversées, aucune ne peut se ressembler.
TRAVERSER LES PYRENEES : « Un regard photographique »
Marcher, vagabonder pour le plaisir du corps, de l’œil et du cœur !
Le temps de la marche est le temps dominant, celui de la mobilité qui donne le rythme. Rythme des pas, rythme du corps…
Le temps de l’œil est celui des perceptions, du regard, c’est le temps de l’arrêt, de l’instant qui tente l’immobilité. Il se superpose à celui de la marche, il l’accompagne. Il est pensif, curieux, songeur, alerte. Ces photographies naissent de ce va-et-vient permanent, entre ce « pas » conquérant en mouvement et cet « œil » pensif qui fixe. Ces temps-là sont ici limités.
Le temps du cœur est celui qui traverse les autres, celui des images qu’on crée, des mots qu’on cherche. C’est un temps qui accompagne, qui dure, sans fin, et se partage…
Partager ces moments là avec compagnes et compagnons, frangines et frangins, amis et public, montagnards ou pas. Un temps collectif, social, indispensable.